Lorsque les jours rétrécissent et la lumière, par conséquent, se fait de moins en moins présente, le ciel bas, les Biélorusses attendent avec impatience que la neige recouvre le sol et s’y tienne plusieurs mois. En effet, cette matière temporaire apporte beaucoup de luminosité par le sol. J’ai pu éprouver cette sensation ; effectivement c’est bien plus agréable. Malheureusement, cette année n’est pas une année à neige et cela affecte plus ou moins le moral.
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Présenter le système éducatif
Je présente le système éducatif français à des adolescents de 14-18 ans dans une école à quelques kilomètres à l’extérieur de Minsk. Au premier abord, ils sont toujours un peu craintifs, mais toujours souriants. C’est un véritable plaisir que de pouvoir leur transmettre un petit quelque chose de ma culture.
Je suis gratifié de petits cadeaux – dont deux qui m’ont particulièrement plus : deux minuscules ouvrages (5 x 4 cm) en russe, une version de Platon et une autre d’Oscar Wilde. Une des professeures d’anglais présente me remercie en me disant que j’ai réussi à honorer ma tâche qui était d’inciter les élèves à étudier les langues et à voyager pour s’ouvrir aux autres. Elle me glisse dans l’oreille que je lui ai aussi donné envie d’aller plus loin dans les voyages.
Flatté de ce compliment, je prends le temps de photographier quelques jolies maisons sous la neige aux alentours de Minsk. Des maisons qui ne seront certainement plus là dans quelques années considérant la vitesse à laquelle la ville se construit et se déconstruit.
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Olga, ma professeur de russe
Olga est un petit bout de femme, qui se trouve avoir la moitié du corps paralysé. Je n’ai pas toujours été facile avec elle et pourtant, nous avons une relation de complicité. Nous rions tellement lors de nos cours ! Comme il est agréable de passer du temps avec elle ! Ce qu’elle m’enseigne va bien au-delà du russe. Elle se déplace seule dans toute la ville avec toujours un sourire qui fend son visage en deux. Elle me montre que l’on peut toujours avoir plus de vaillance et réussir à aller où l’on veut quand on s’en donne les moyens. Elle aurait dû passer toute sa vie allongée sur un lit… Au lieu de cela, elle a décidé de se battre contre son sort et pour la vie. Une femme courageuse qui pourrait devenir un symbole.
Vitebsk – Витебск
Cette ville du nord du Belarus se situe sur le chemin entre Moscou et Riga et entre Saint-Pétersbourg et Kiev, ce qui lui a permis un grand essor. Elle a de plus été fondée à l’intersection de deux rivières : la Dvina et la Vitba, dont elle tire son nom. Elle est considérée comme la deuxième ville culturelle du pays après la capitale.
Mais son nom est d’autant plus connu qu’elle est liée au célèbre peintre Marc Chagall. Il est né non loin de là et y a fondé une école au XXe siècle.
Nous passons le weekend de Noël dans cette ville pour l’ouverture de l’université d’hiver des clubs Unesco avec la quasi-totalité de mes collègues.
Beaucoup de jeunes se réunissent pour participer à cet évènement. Ils peuvent choisir entre plusieurs master class sur des thèmes comme la gestion de conflit, les principes de l’Unesco, l’utilisation des réseaux sociaux… et même un cours de danses traditionnelles. Une heure et demie, 3 danses proposées, une présentation lors du spectacle de clôture. Et je dois enseigner une danse à tous ceux présents lors de ce spectacle ayant, ou non, participé à la master class. Exercice périlleux mais pari réussi ! Encore une fois, ma master class reçoit le plus d’élèves. J’attise véritablement la curiosité et je trouve que c’est une bonne chose, surtout pour des jeunes en pleine adolescence qui restent curieux et ouverts d’esprit.
Le soir, nous nous retrouvons entre collègues autour d’une tablée pour boire et manger. Boire en premier lieu car c’est le liant le plus important ; les tournées de cognac arménien s’enchaînent les unes après les autres, chacune d’elle commençant par un immanquable toast que chacun improvise. Je ressens vraiment l’envie de partage et la solidarité qui existent entre mes collègues dans ces moments un peu uniques de convivialité.
Auteur : Florian Karoubi
N.B. : les photos appartiennent à Cultinera ou lui ont été données par des amis et ne sont pas autorisées à la reproduction sans autorisation.
C’est un véritable plaisir de lire ces textes parfaitement rédigés et remplis d’impressions intéressantes !
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