Le 8 mars, journée internationale de la femme, ne passe pas inaperçu en Biélorussie. En effet, c’est l’un des jours les plus importants, à tel point que ce jour est férié. Toutes les femmes reçoivent des présents des hommes qui les entourent et, bien sûr, les fleurs en première ligne. Au travail, cette fête est aussi célébrée. Nous nous retrouvons autour d’une table garnie et nous offrons des fleurs et des chocolats à nos collègues féminines en leur souhaitant tout le meilleur.
Les cours commencent, j’enseigne à deux groupes d’étudiants de 20-21 ans en quatrième année de licence, car ici la licence se fait en quatre ans et demi. Le niveau est très bon et pourtant certains apprennent le français seulement depuis deux ans. Les groupes sont petits, 10 et 7 étudiants, ce qui permet un meilleur apprentissage de la langue. J’enseignerai jusqu’en juin.
L’exposition aussi est installée dans la salle des visas de l’ambassade de France pendant le mois de la Francophonie. L’exposition est décomposée en huit thèmes qui sont Habitat, Nourriture, Célébration, Religion, Vêtement, Artisanat, Paysage et Travail. L’idée est de montrer que l’ensemble des peuples ont des caractéristiques communes qui les rassemblent, mais ils le font tous de manière singulière, ce qui amène la diversité. Toutes ces thématiques sont composées de photographies de mes voyages réalisées dans des États membres ou États observateurs de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Il m’est demandé de présenter cette exposition « Voyage en Francophonie » à la médiathèque française de Minsk. Une petite quinzaine de personnes forme l’auditoire. Cette présentation se finit par une initiation improvisée aux danses traditionnelles françaises. Tout en bonne humeur !
Lorsque l’on rentre dans un cercle vertueux d’activités, une activité en appelle une autre et ainsi de suite. C’est très stimulant ! Une professeure de français présente lors de ma présentation me contacte pour que j’intervienne avec le même document à la Faculté des Relations internationales. Une autre personne me propose de me joindre à la communauté juive de Minsk pour participer à certaines célébrations. Enfin, une dernière personne me demande de participer à un séminaire sur la danse traditionnelle. C’est tellement agréable d’être dans cette mouvance positive, mais évidemment je suis face à la problématique suivante : vais-je avoir suffisamment de temps et d’énergie pour accepter toutes ces propositions ? En tout cas, je vais faire de mon mieux !
Il va sans dire que toutes ces activités qui se rajoutent à mon travail de volontaire me demandent beaucoup de travail et d’organisation, mais ce sont de superbes projets que j’ai plaisir à conduire.
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Départ pour Gomel, ville du sud-est, deuxième ville du pays, chef-lieu de la Polésie orientale, région la plus touchée par la catastrophe de Tchernobyl en 1986. Plus de 70 % des nuages radioactifs ont été emportés par des vents contraires vers le sud de la Biélorussie. Ce qui fut terrible pour la population qui a dû être évacuée en urgence. De nombreux programmes sont nés en Europe de l’Ouest pour venir en aide, apporter des soins aux sinistrés. Il a été constaté que dans cette région où l’homme est parti subitement, et pour plusieurs décennies, la nature a repris ses droits et notamment le lynx a fait sa réapparition.
Pour l’heure, une fois dans le train, j’apprends une heure avant d’arriver dans la ville que la présentation ne va pas être en anglais comme d’habitude, mais en français avec un interprète. Cependant, ma présentation est en anglais… On m’annonce cinquante personnes pour ma présentation et la master class de danse, avec de gros écarts d’âge, 10-18 ans, sans compter quelques adultes. Autant la présentation se passe bien, avec pas mal d’interactions avec le public, autant durant le cours de danse il est quasiment impossible de les captiver. La télévision régionale vient aussi m’interviewer. Décidément, l’adaptation doit être constante !
Puis je passe la nuit chez Vladimir, le directeur des clubs Unesco de la région de Gomel, avant de partir pour Kiev. Il me cuisine un plat de sa campagne dans son modeste appartement aux airs bien soviétiques.
Je pars le lendemain, quelques cadeaux en main, pour Kiev, où je retrouve deux amies françaises, Chantal et Florence. Nous visitons rapidement Kiev, la cathédrale Sainte Sophie et la Lavra – cet important complexe monastique qui est aussi la résidence du patriarche de l’Église orthodoxe ukrainienne – et son musée des Arts populaires.
Puis nous prenons l’avion pour Odessa, mais pour des raisons climatiques, après une demi-heure de survol d’Odessa, nous devons faire demi-tour. Le lendemain, nous finissons par arriver à Odessa sous un soleil éclatant qui nous apporte force et réconfort.
Cette ancienne ville balnéaire russe située sur le bord de la mer noire est une ville cosmopolite au patrimoine culturel important. À la fin du XVIIIe siècle, Catherine II de Russie voulait en faire la Saint-Pétersbourg du sud de son empire ; elle y a attiré les Européens de tous pays à venir y faire fortune. Le mélange des cultures a donné à la ville un côté pittoresque qu’elle a conservé jusqu’à aujourd’hui. Cela se ressent aussi dans la mixité des styles architecturaux. Nous avons même l’occasion de célébrer la Saint-Patrick dans un pub irlandais. Malheureusement, le temps ne se maintient pas. À tour de rôle, nous avons le soleil, la neige, la pluie, le brouillard, une sorte de grésil…
Nous faisons un saut dans la capitale moldave, Chisinau. Nous retrouvons des volontaires européens rencontrés lors du On-arrival training. Nous visitons le musée ethnographique dans le quartier des ambassades de la ville. Puis nous passons par le marché, tout ceci dans une ambiance nouvelle. En effet, nous sommes immergés dans une nouvelle langue qui nous semble plus familière, à raison puisque les Moldaves parlent majoritairement le roumain qui est lui-même une langue romane.
Puis voyage de nuit de Chisinau à Kiev, trajet peu agréable dans un bus surchauffé, sans possibilité de s’allonger pour dormir. Nous traversons la Transnistrie, région qui se revendique autonome, mais qui n’est pas reconnue par la communauté internationale. Nous avons deux frontières de plus, donc quatre en tout à traverser. À chaque fois, il faut présenter son passeport et attendre…

J’enchaîne avec le Midterm training, compris dans mon volontariat, dans un village ethnographique près de Kiev, nous sommes 18 participants pour cette session. Je retrouve quelques volontaires rencontrés lors de la réunion d’arrivée du mois de novembre à Lviv (cf. article précèdent). Il est toujours intéressant de partager nos expériences de vie dans nos pays d’accueil respectifs après plusieurs mois d’expérience dans notre volontariat et de voir comment chacun réagit en fonction des aléas qui se présentent sur son chemin. Nous sommes tous à des moments différents de compréhension de notre vie.
Auteur : Florian Karoubi
N.B. : les photos appartiennent à Cultinera ou à ses amis et ne peuvent être reproduites sans autorisation.
Lu et apprécié 😉
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bon souvenirs de pas mal de ces trajets que nous avions effectués il y a 12 ans…en voiture!(et en été)
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