Long silence. Je suis dans la campagne russe et je n’ai pas d’ordinateur donc je n’écris pas. Voici juste quelques pensées pour vous faire voyager à travers l’espace et le temps.
Imaginez-vous une forêt de bouleaux enneigée, une rivière gelée et couverte de neige, un ciel souvent couvert mais où par -20°c et pleine lune, la promenade sous le ciel étoilé est magique.

La grande maison, qui fait office de ferme, abrite quelques chèvres et poules, et quelques petites cabanes servent de chambre à coucher car elles sont rapides à chauffer. Un vieux tracteur bien rouillé mais encore fonctionnel se repose pendant l’hiver. Et beaucoup de pommes de terre. De quoi faire des patates sautées, des purées et de la soupe à volonté ! Voici pour le cadre idyllique de l’hiver russe.

Pas d’eau courante, il faut aller la chercher au puits. Pas de bois préparé pour l’hiver, il faut aller trouver des arbres morts dans la forêt, les couper, les ramener à la ferme, puis fendre les rondins à la hache. Pas de salle de bain : toilettes en extérieur (autant vous dire que j’ai compris l’origine de l’expression « se peler le cul ») et lavage corporel au sauna. Et pas de magasin, donc pour aller faire les courses, il faut marcher 20 minutes sur le sentier enneigé pour arriver jusqu’à la petite route et aux tous petits villages. Puis 40 minutes jusqu’à la grande route. Puis faire du stop jusqu’au prochain village (à défaut de conducteur, marcher encore une bonne heure). Puis faire ses courses. Puis rebelote. Autant vous dire que si vous avez oublié quelque chose, ça attendra la prochaine excursion. Ah oui, inutile de préciser qu’on trait les chèvres à la main !
Alors la prochaine fois que vous ouvrirez le robinet, allumerez le chauffage ou remplirez votre caddie au supermarché, ayez une petite pensée pour moi. Quant à moi, j’ai beaucoup de matières à réflexion et j’espère partager ça avec vous bientôt !

Auteur : Elsa Pivard
P.S. : les photos appartiennent à l’auteur et ne peuvent être reproduites sans son consentement.
Pour retrouver l’article en version bilingue (et les autres carnets de voyage d’Elsa en Asie centrale), rendez-vous sur le site Elsacados.